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Director's Cat - août 2016, Lyon  

Rencontre avec Romain Lind
L'interview "qui déchire " !!

"Est-ce que vous êtes prêts à foutre le bordel ?!" voilà le cri de guerre poussé par l'équipe du film UNDER OUR SKIN. Une guerre menée contre une vie et un système qui les étouffe. Mais leur réponse n'est pas guerrière. Leur réponse est pacifique. Leur réponse est musique.
"Under our skin » prend le parti d'explorer la musique punk et son mode de vie alternatif. Cette musique punk, elle sauve Jay. Personnage tout en conflit, sorti d'un Raging Bull sauce Lars Von Trier, Jay est un jeune homme en errance qui, après avoir sombré dans la violence, finira en prison. A sa sortie, il découvre la musique et ...

 

C'est à vous d'écrire la suite ! Pour ça, aidez-les à collecter les fonds qui leur permettront de faire vivre leur histoire! Ça se passe bientôt sur ULULE ! RESTEZ CONNECTÉS !

Si vous n'êtes pas encore convaincus, laissez-les faire. Romain Lind, scénariste et réalisateur de « Under Our Skin » répond à nos questions.

Director’s Cat : Salut Romain ! Avant d’en apprendre plus sur Under Our Skin, peux-tu nous raconter ce qui t’as poussé à devenir scénariste / réalisateur ?

Romain Lind : J’ai toujours était attiré par l'image et le fait de raconter des histoires. Quand j'avais 14 ans, j'ai eu la chance d'aller visiter des studios de cinéma à Hollywood avec mes parents. Les décors étaient dingues, soudain n’était plus à Los Angeles, mais dans une ville fantôme au gin fond du Nouveau-Mexique ou alors dans les rues de New York. Je me suis donc simplement dit « C'est trop cool, je veux bosser là-dedans ! ». J’ai fait une 1ère L en Nouvelle-Calédonie (où j’ai grandi) avec option lourde cinéma audiovisuelle et c'est là que tout a vraiment commencé ! J'avais un prof génial qui m'a poussé à partir en France pour continuer mes études dans cette branche. J'ai donc fait un BTS audiovisuel métier de l'image, fondé Kinoglaz ! Voilà !

Romain LIND, scénariste et réalisateur de UNDER OUR SKIN

Comme mon BTS l'indique, je suis cadreur de formation. J'ai toujours adoré le cadre et j'ai voulu tout apprendre sur le sujet, pour pouvoir mieux comprendre la réalisation ensuite. Je cadre encore tout le temps parce que j'adore ça, notamment sur des concerts, court-métrages, clips etc. Mais c'est surtout la réalisation qui m'intéresse. Parce que j'ai envie de m'exprimer avant tout, raconter une histoire, tout ça ! Pour ce qui est de l'écriture, c'est en seconde que je me suis rendu compte que j'adorais écrire. J'ai eu beaucoup de cours d'écriture de scénarios, en première et terminale. J'écrivais sans arrêt, je ne faisais que ça ! C'est toujours un peu le cas d’ailleurs.

L'association KINOGLAZ permet aux entreprises comme aux artistes de mettre en images toutes leurs idées en les aidant à traduire leurs intentions. 

Peux-tu présenter votre association KINOGLAZ ? D’où vient ce nom ? J'ai créé Kinoglaz avec Thibault Varenne pendant que j'étais encore en BTS. On voulait tous les deux faire la même chose, à savoir des films. Du coup l'idée de cette asso est de récolter un peu d'argent en faisant des captations pour des petits groupes, des clips, clips d'entreprises et ainsi financer nos courts-métrages à l’avenir !

On a été rejoints par d'autres personnes de notre école, notamment Ophélie Janot qui est la troisième membre la plus active de l'asso qui compte maintenant plusieurs cadreurs, sondiers, acteurs, etc.
Le nom Kinoglaz est une théorie (aussi un film) inventé par le cinéaste russe Dziga Vertov. « Kino » veut dire cinéma et « glaz » l'oeil. Il voyait la caméra comme quelque chose de parfait, alors que notre vision ne l'était pas. C'est un peu perché, mais ce qui nous plaisait dans cette théorie, c'est la fusion de l'oeil et de la caméra. Comme si on avait besoin du cinéma pour pouvoir mieux regarder le monde...

D’où t’est venue cette idée de court-métrage ? 

A la fin de mon BTS, j'ai comme tout le monde, du jour au lendemain, été lancé dans la vie active. J'ai cherché du taf en tant que cadreur pendant plusieurs mois sans grand succès. J'ai donc accepté un petit job dans une célèbre chaine de fast-food et c'était déprimant. J'ai vite arrêté mais impossible de retrouver du travail. C'était la merde parce que forcément j'avais pas une thune, j'étais à 20 000 km de chez moi et je ne pouvais pas faire ce que j'avais toujours rêvé de faire. La perspective de faire un boulot dont je ne voulais pas me dégoûtait profondément. J’ai enchaîné plusieurs petits jobs mais je ne tenais pas. Pendant tout ce temps, et encore maintenant, j'écoutais beaucoup de punk parce que ça évoque toutes ces galères et je m'y retrouve bien. Quand j'écoute Inflammable Material de Stiff Little Fingers ou Energy d'Operation Ivy, il se passe un truc. On trouve un certain réconfort d'entendre qu’on n’est pas le seul comme ça.

Comme Jay, j'étais perdu et très en colère. Du coup, je me suis inspiré de tout ça et j'ai un peu extrapolé la chose. À savoir, créer un personnage qui n'a vraiment plus rien et qui est en colère contre le monde entier. Puis, il trouve finalement la musique comme catharsis. Peut-être que ce film est plus une catharsis pour moi ! Aussi, je pense que c'est une histoire qui parlera à beaucoup de gens. Peu importe l'âge, on arrive tous à un point où on se retrouve le dos au mur avec plus rien à quoi se raccrocher.

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Pourquoi avoir choisi de faire renaître le personnage de Jay grâce à la musique punk ? Qu’apporte ce style de musique par rapport aux autres ?

Le punk est un genre très particulier. Volontairement, il se fait le porte-parole des minorités quelles qu'elles soient. Le punk est révolté, rapide, agressif, exactement comme le personnage de Jay. Si tu vas à un concert de punk, c'est encore plus flagrant. Ça se voit dans les moshpit, les gens se défoulent, ils se vident de toute l'énergie négative qu'ils ont en eux et quand tu rentres chez toi, tu dors comme un bébé ! C'est une vraie thérapie. En France, quand les gens pensent au punk (sauf les initiés évidemment), ils pensent à des mecs sales avec des coupes de cheveux chelous, qui mendient avec leur chien devant monoprix. C'était donc intéressant aussi que les gens découvrent une culture en même temps que le personnage principal.

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On imagine que la musique va jouer un rôle très important dans UNDER OUR SKIN. Quels sont les groupes que l’on pourra y découvrir ? Pour l'instant, j'ai des noms en tête mais rien de sûr encore. Je peux seulement dire que oui, en effet, la musique sera au cœur du récit, et que beaucoup de genres du punk seront représentés : Hardcore, Oi, Ska, etc. Il y a des tas de bon groupes à Lyon comme Dodge This, Cascarrabias ou encore Hangover For Breakfast.

UNDER OUR SKIN - Film court de fiction - 20'

Qui va composer la musique originale du court-métrage ? Il n'y aura qu'une seule musique originale et je pense qu'on fera appel à un groupe local, je ne suis pas encore certain de qui, mais j'ai ma petite idée.

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Under Our Skin peut-il parler aux non-initiés à la musique et à la culture Punk ? Bien sûr, le propos du film repose sur la musique au sens large. Là où Jay se retrouve dans le punk, d'autres peuvent se retrouver ailleurs comme dans le blues ou le rap, peu importe. La musique est un tout, aucun genre n'est vraiment différent à mon sens. Non en vrai, c'est une passion comme une autre, si tu es dingue de cupcake ou de hockey sur gazon, ça marche pareil !

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Combien de jours de tournage envisagez-vous et où comptez-vous tourner ? On envisage une bonne semaine de tournage pour avoir le temps en cas de problème, ce qui arrive bien souvent ! Et il y a beaucoup de scènes compliquées, de bagarre, de concert, etc. qui nécessitent beaucoup de temps. Le tournage se fera à Lyon car la ville est un personnage important du récit. Il nous fallait une ville assez grande pour rendre Jay fou ! C'est aussi la ville qui est le synonyme de réussite sociale dont Jay ne veut pas. Paris aurait été cool pour ça, mais ça aurait fait imploser notre budget puisque toute l’équipe est basée à Lyon. Et puis c’est une ville que je connais bien, je sais où je veux tourner et il y a une belle scène punk ici !

Toute l’équipe est-elle bénévole sur le projet ? Oui, tout le monde est bénévole et passionné ! L’argent récolté grâce à notre campagne de financement participatif nous permettra de louer notre matériel, acheter les accessoires et nourrir toute l’équipe !

4000 euros c'est déjà une belle somme mais il nous aurait fallu plus du double pour pouvoir rémunérer tout le monde.

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Qui sont tes modèles dans le cinéma ?

Je n'ai pas vraiment de modèle mais je m'inspire du travail de beaucoup de cinéastes. Notamment Jim Jarmusch, Gaspard Noé, Lars Von Trier, Refn ou encore Gus Van Sant (je voue un véritable culte à ce dernier). 
J'aime les films qui prennent leur temps et les auteurs qui tentent des choses (réussies ou non), j'aime être surpris. Pour moi, ces gens sont des génies de la mise en scène, ils peuvent faire un film sur un gars qui fume une cigarette pendant 1h30 et rendre la chose magique ! Bon, c'est pas ce que je veux faire avec UNDER OUR SKIN, mais pour moi ce sont des influences majeures. Surtout dans les thèmes qu'ils traitent, le conflit avec soi-même, l'auto-destruction et toutes ces choses joyeuses. Gus Van Sant filme vraiment un mec entrain d'errer pendant 1h30 et je trouve pas ça chiant, c'est un voyage dans la psyché d'un mec.

 

Y a-t-il un prix que tu rêverais de gagner ? Un festival auquel tu rêverais de participer ?

Je suis pas vraiment à fond sur les prix. Mais j'avoue que le prix du public au festival de Clermont ça doit faire super plaisir !

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On vous le souhaite ! Merci Romain !
Merci à vous DIRECTOR'S CAT !

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